Lorsque l’on opte pour une alimentation plus naturelle, une question revient systématiquement : « Où trouves-tu tes protéines ? ». Il existe en effet un croyance forte au sujet des protéines issues des aliments d’origine animale. Elles seraient essentielles à notre survie et, sans elles, nous risquerions de souffrir de carences, de maigreur et de maladies ! Découvrez à quoi servent réellement les protéines et dans quelle mesure le mythe a pris le pas sur la réalité.
Les protéines, c’est quoi et à quoi ça sert ?
Les protéines sont des structures constituées de matières première appelées « acides aminés ». Ces derniers sont eux-mêmes composés de carbone, d’hydrogène, d’oxygène, d’une grande quantité d’azote, de phosphore, de soufre et de fer.
Les besoins en acides aminés pour le corps humain peuvent être divisés en deux groupes distincts :
- Les acides aminés non-essentiels : ces derniers sont produits directement par l’organisme.
- Les acides aminés essentiels : au nombre de 11, ils sont fournis par le biais de l’alimentation. Le corps ne peut en effet pas les produire lui-même.
Les « protéines » en tant que telles servent principalement à la réparation et à la construction des structures protéiques de l’organisme. Les neurostransmetteurs en font notamment partie. Elles jouent aussi un rôle dans la croissance, l’amélioration de la réaction immunitaire et le renouvellement des tissus.
On ignore souvent qu’une grande partie des protéines est recyclée par l’organisme pour produire de nouvelles cellules. Le corps humain recycle ainsi près de 70% de ses besoins protéiques par jour.
Protéine et corps humain : un bon mélange ?
Certains individus ont développé un véritable « culte » de la protéine. C’est le cas notamment des sportifs ou des adeptes de la musculation. Ces derniers affirment que la protéine est indispensable pour avoir de l’énergie et développer leur masse musculaire.
En réalité, le corps humain n’a pas été conçu pour utiliser ni métaboliser les structures protéiques, encore moins lorsque celles-ci sont « complexes ». Au contraire, il permet avant tout l’assimilation des aliments les plus simples et les plus bio-disponibles possibles.
Vous l’aurez peut-être deviné, il s’agit principalement des fruits, des légumes et des noix. À condition toujours que ces derniers soient le moins transformés possible.
Face à ces structures trop complexes, le corps est contraint de les décomposer en leur forme la plus simple : les acides aminés. Ce n’est qu’après cette phase de décomposition (la digestion) que l’organisme pourra les assimiler et combler ses besoins réels.
Ce qu’il faut retenir, c’est que l’organisme est conçu pour utiliser les constituants simples des aliments, en particulier ceux qui lui sont biologiquement destinés.
Les fruits, légumes et noix trempées seront ainsi beaucoup plus simples à assimiler pour l’organisme car ils constituent une structure simple d’acides aminés (contrairement à la viande, qui constitue une structure complexe).
Les protéines animales – en particulier celles que l’on trouve dans la viande – constituent, finalement, des protéines de seconde main à cause de l’ampleur du processus digestif qu’elles représentent.
Et l’énergie issue de la viande, alors ?
Contrairement à ce que beaucoup croient, l’énergie obtenue après avoir consommé de la viande n’est pas directement liée aux protéines qu’elle contient. Cette énergie provient en fait de l’adrénaline présente dans les tissus de l’animal et des hormones de croissance utilisées pour l’engraisser. Elle donne l’illusion de faire le plein d’énergie.
En réalité, après des années de consommation de viande, les glandes surrénales du corps humain finissent par s’affaiblir, trop paresseuses pour produire elles-mêmes leurs propres neurotransmetteurs (dont l’adrénaline). On a alors l’impression qu’il faut manger de la viande pour retrouver de l’énergie.
Cette insuffisance surrénnalienne se transmet de génération en génération et peut être à l’origine de maladies telles que la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson et d’autres troubles neurologiques en lien avec une déficience chronique des neurotransmetteurs.
À cela s’ajoute un risque d’hypertension : les glandes surrénales étant affaiblies, le corps ne produit pas suffisamment de stéroïdes. En parallèle, la viande, particulièrement acidifiante, provoque une inflammation générale de l’organisme. Faute de stéroïdes (qui sont les anti-inflammatoires naturels du corps), l’organisme utilise alors son cholestérol pour faire face à l’inflammation. Résultat : les lipides s’agglutinent et forment une plaque à l’intérieur des tissus.
Mais alors, ces protéines : sont-elles tellement indispensables ?
Nous l’évoquions plus haut, la croyance que les protéines (en particulier celles issues d’aliments carnés) sont essentielles à notre bonne santé, voire notre survie, perdure encore aujourd’hui.
Sans dire que les protéines sont inutiles, il est avant tout important de souligner que ce sont les acides aminés qui jouent un rôle majeur pour l’organisme. Un rôle qui va à nouveau dépendre de l’état de santé de chaque individu.
En effet, les nutriments de manière générale agissent différemment selon qu’ils évoluent dans un environnement alcalin (sain) ou acide (affaibli).
Dans le premier, les acides aminés deviendront des vecteurs de croissance, de maintenance et de réparation.
Dans le second, ils auront tendance, au contraire, à se lier aux minéraux, métaux et lipides et entraîner des états toxiques dans l’organisme. Conséquence : le corps finira immanquablement par manquer d’acides aminés. La première chose à faire sera donc de lui fournir des acides aminés bio-disponibles, par le biais d’une alimentation à base de légumes et de fruits.
L’impact de la digestion des protéines
Pour décomposer les structures protéiques, le corps utilise plusieurs acides et enzymes.
En dehors des nutriments que l’organisme assimile en seconde phase (acides aminés, eau, glucides et acides gras), de nombreux sous-produits toxiques vont également faire leur apparition, parmi lesquels nitrates, ammoniaques, purines mais surtout :
- les acides uriques : ces derniers vont avoir un effet abrasif et irritant et détériorer les tissus. Leur dépôt peut engendrer de l’arthrite voire provoquer le phénomène de la goutte.
- les acides phosphoriques et sulfuriques : pour neutraliser leurs effets toxiques, l’organisme va consommer ses électrolytes (sels minéraux présents dans le sang sous forme d’ions). D’où l’importance de faire régulièrement le plein d’électrolytes afin d’éviter l’acidification du terrain. On en trouve en grandes quantités dans les aliments bio et vivants.
En clair, l’ingestion d’un trop grand nombre de protéines (surtout animales) peut avoir un double effet néfaste sur l’organisme :
- Un affaiblissement du système immunitaire : les parasites se nourrissent des déchets issus de la digestion de ces structures complexes et peuvent donc se développer plus facilement
- Une privation d’énergie vitale en lien avec la charge digestive représentée par ces protéines
Finalement, c’est l’effet inverse à celui recherché !
Quid des régimes hyperprotéinés ?
Il y a quelques années en arrière, les régimes hyperprotéinés avaient le vent en poupe. C’était, bien sûr, avant que l’on ne révèle leurs nombreux dangers pour l’organisme.
Avant tout, il est important de préciser que le système digestif de l’Homme se rapproche davantage de celui des grands singes que celui des carnivores. Ce qui explique pourquoi notre consommation de viande ne peut être bénéfique qu’en petites quantités et sous certaines formes seulement.
Les régimes hyperprotéinés à base de viande, produits laitiers, céréales et oeufs peuvent donc avoir des effets particulièrement néfastes pour l’organisme, et ce très rapidement.
Lorsqu’elles sont ingérées en grandes quantités (de l’ordre de 150 à 200 grammes par jour), les protéines issues de ces aliments sont abrasives pour les muqueuses.
Pour se défendre, le corps va déclencher une réaction lymphatique. Une production excessive de mucus finit alors par s’accumuler dans les tissus est les cavités de l’organisme. Cette accumulation toxique s’exprimera ensuite sous forme de boutons, furoncles voire tumeurs.
Il suffira d’ailleurs d’une bonne « détox » pour que les muscles gonflés artificiellement à l’aide d’un régime hyperprotéiné disparaissent. Une telle accumulation d’acides aminés n’étant pas nécessaire au fonctionnement normal de l’organisme.
Quelle(s) habitude(s) adopter ?
Tout ceci étant dit, il n’est pas pour autant question d’éradiquer toute source de protéines de notre alimentation.
Les protéines végétales, par exemple, sont des structures simples d’acides aminés et requièrent moins d’énergie. Elles permettent de faire le plein d’acides aminés sous leur forme la plus simple.
Gardez à l’esprit que vous ne serez jamais carencé en acides aminés indispensables à votre bonne santé dès lors que vous consommez suffisamment de légumes, fruits, et noix sous leur forme la moins transformée. Vous pouvez faire l’expérience directe de l’alimentation sans produits animaux pendant un temps pour en constater les effets bénéfiques.
À nouveau, il est important de rappeler qu’une alimentation naturelle peut intégrer la consommation de produits d’origine animale. Elle peut être bénéfique pour les personnes souffrant d’anorexie (et donc, sous-nutries) ou de fatigue chronique.
Dans ce cas, elles privilégieront une viande d’animaux élevés au grand air et nourris avec une alimentation adaptée à l’espèce. Dans l’idéal, elle doit être consommée en petites quantités et, si possible, crue ou « faisandée » afin que sa digestion soit facilitée (les bonnes bactéries ayant pré-digéré la matière).
Pour ce qui est des produits laitiers, ne pas hésiter à les faire fermenter avec du lait cru bio. Cela permettra d’enclencher la pré-digestion et d’éviter le risque d’allergies.
Sachez enfin que le blanc des oeufs, quant à lui, est plus digeste lorsqu’il n’est pas cuit.
Riche en fruits, légumes et noix, l’alimentation naturelle fournit donc au corps humain une quantité d’acides aminés suffisante. Ce faisant, elle permet de construire un corps sain et robuste et de bénéficier de l’énergie dont il a besoin !
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Merci pour cet article où j’ai (effectivement) appris plein de choses que j’ignorais. Mais quid du fait que l’homme a toujours mangé de la viande depuis la nuit des temps ? Les besoins de l’homme préhistorique n’étaient certainement pas les mêmes que ceux de l’homme moderne mais tout de même… Nous avons un patrimoine génétique … Je m’interroge ??? Merci en tous cas pour cet article précis et bien renseigné !
Bonjour et merci pour votre commentaire ! Vous avez raison de poser des questions, c’est ainsi qu’on avance et qu’on apprend ?
En ce qui concerne le fait que les hommes ont mangé des produits carnés depuis la nuit des temps, il s’agit là d’une théorie. Il y en a des tas d’autres…
Comme dirait Einstein : « la théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne… et personne ne sait pourquoi ! »
En effet, si l’on s’appuie sur cette théorie – en partie vraie, et probablement en partie fausse aussi – il suffit de regarder ce qu’il se passe en pratique. Aujourd’hui, de par notre nouvel environnement et mode de vie, la viande est plus délétère et propice à la mort pour notre corps et la nature qu’auparavant.
Autre point à ne pas oublier : quel est l’état du terrain de la personne qui consomme de la viande, et quelle est qualité du produit ? (bio, non bio ? Élevage en cage ou en pleine nature ? Alimentation conforme ou non conforme à l’espèce ? etc…) Tous ces facteurs sont importants à considérer et s’arrêter au simple fait que nos ancêtres en consommaient, ce qui justifierait notre consommation aujourd’hui, est limitée. Ces ancêtres jeûnaient-ils longtemps avant de manger de la viande ? En quelle quantité en consommaient-ils ? La consommaient-ils crue, cuite ou semi-cuite ? S’agissait-il de petit ou gros gibier ?
En pratique, ce que nous observons, c’est que notre système digestif est plus proche de celui des grands singes (qui sont frugivores) que de celui des lions (carnivores). En effet, si nous étions réellement carnivores, à proprement parler, alors nous aurions une furieuse envie de poursuivre un lapin et mordre sa chair fraiche pour sentir le sang couler sur nos dents… Or, peu d’humains aiment faire cela ! Il nous faut en effet « transformer » la viande avant de pouvoir la consommer.
Une autre théorie – qui comporte elle aussi probablement des erreurs – est que nous sommes cueilleurs avant d’être chasseurs. D’où notre système digestif qui serait équipé à croquer à pleines dents dans un fruit frais juste après l’avoir cueilli de l’arbre. Pour cela, nous ressentons beaucoup de plaisir !
Lorsque les hommes ont quitté les terres au climat tropical, ils ont du faire face au froid, et donc à la rareté des fruits. Leur système digestif était équipé pour la consommation de plantes vertes, mais il aurait fallu en consommer de grandes quantités pour subvenir à leurs besoins. C’est alors qu’ils se seraient tournés vers la consommation de produits animaux. Mais nous le constatons encore aujourd’hui : notre estomac, avec son acide chlorhydrique, permet la consommation de viande, mais… en petite quantité, car les intestins étant trop longs, cette nourriture commencerait à putréfier et abimer les muqueuses à cause de son temps de digestion.
C’est ce que nous constatons avec les Inuits : ces derniers consomment régulièrement des produits animaux, pour leurs graisses riches en nutriments. En même temps, on constate que la moyenne d’âge chez ces populations est bien peu élevée…
Donc qu’importe de savoir. Il faut connaitre. Et pour connaitre, il faut faire sa propre expérience, en conscience (des résultats et des conséquences possibles, qu’elles soient agréables ou non). À partir de là, nous sortons des « dogmes » et des « théories » et sommes libres de choisir tel ou tel aliment dans telle ou telle situation, pour tel ou tel résultat recherché en fonction de notre terrain de départ.
Excellent article, très clair et compréhensible pour tous
Merci beaucoup pour votre commentaire, ça nous encourage à continuer !
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